mardi 26 juillet 2016

Loi Travail : retour sur le décoiffant pluralisme des « Unes » de la presse écrite

La mobilisation contre la Loi Travail a donné lieu à nombre de morceaux de bravoure journalistique que nous avons essayé, au mieux, de rapporter et d’étudier. La « trêve estivale » est l’occasion de revenir sur certains de ceux que nous n’avons pas pu traiter sur le moment.
Voici un montage de plusieurs dizaines de « Unes » de la presse écrite, qu’elle soit quotidienne ou hebdomadaire, nationale ou régionale, qui offre un aperçu saisissant du remarquable pluralisme à l’œuvre dans la couverture des mobilisations de ces derniers mois.

mercredi 13 juillet 2016

Le meilleur du pire de la couverture médiatique du « Brexit »

Le 23 juin 2016, une majorité des électeurs britanniques (51,9% des suffrages exprimés) se prononçait en faveur de la sortie de l’Union européenne. Ce résultat, largement traité dans les grands médias français, a donné lieu à un déferlement de commentaires méprisants, pour ne pas dire injurieux à l’égard des électeurs britanniques, notamment de la part d’éditocrates mécontents du résultat du scrutin.
Quelle que soit l’appréciation que l’on porte sur le « Brexit », ses causes et ses conséquences, ainsi que sur la campagne référendaire, force est en effet de constater qu’une fois de plus, les donneurs de leçons eurobéats se sont déchaînés contre une population – ou certains secteurs d’une population – qui a eu l’outrecuidance de « mal voter ».
Nous proposons ici une revue – non exhaustive – du « meilleur du pire » des commentaires sur le Brexit.

mardi 5 juillet 2016

L’éditocrate (Franz-Olivier Giesbert) et le syndicaliste (Jean-Pierre Mercier)

Le jeudi 2 juin, Franz-Olivier Giesbert commettait un éditorial dans Le Point dans lequel il comparait, tout en prétendant ne pas le faire, la CGT et… Daech. Une énième outrance qui lui a valu d’être invité, le soir même, sur BFM-TV, pour débattre avec Jean-Pierre Mercier, délégué CGT et ex-représentant des salariés de PSA Aulnay. Mais, comme on pouvait s’y attendre, de débat, il n’y eut point. On a en revanche assisté à une véritable démonstration de ce que peuvent être la morgue et le mépris d’un éditocrate à l’égard de salariés mobilisés, le tout avec la complicité d’une journaliste prenant ouvertement parti dans un « débat » qu’elle prétendait pourtant arbitrer.



vendredi 1 juillet 2016

État d’urgence : confortable entre-soi policier dans « C dans l’air »

Le 21 juin dernier, Yves Calvi recevait, sur RTL, Sophie Binet, de la CGT, pour l’interviewer au sujet de l’hypothèse de l’interdiction de la manifestation du 23 juin. Au cours de l’entretien, il lui posait la question suivante : « Depuis le début des manifestations, 554 policiers et gendarmes ont été blessés. Qu’avez-vous à leur dire ? » (sic). Une question qui nous a tellement plu que nous avons décidé de l’intégrer à notre vidéo recensant le « meilleur du pire » des interviews de syndicalistes transformées en interrogatoires.
Cette interview, durant laquelle Yves Calvi s’est fait l’avocat des forces de police et du ministère de l’Intérieur, nous a amenés à nous replonger dans nos archives, et dans les archives de l’émission quotidienne animée par Yves Calvi sur France 5 : « C dans l’air ». Nous avons en effet essayé de déterminer si l’interview policière du 21 juin était une pratique habituelle pour le journaliste, ou s’il s’agissait d’un exercice particulier lié au contexte de l’interdiction de la manifestation. Et nous n’avons été que très modérément surpris de constater qu’il ne s’agissait pas d’un accident mais d’une pratique récurrente dans « C dans l’air », émission diffusée, rappelons-le, sur le service public.
Le « C dans l’air » du 20 avril dernier était ainsi consacré à l’état d’urgence. Une proposition tout à fait louable : informer les téléspectateurs sur un tel sujet est le rôle même du service public de télévision. Malheureusement, à cause d’un plateau quasi 100 % policier et d’un fil rouge qu’aurait pu écrire le ministère de l’Intérieur, le téléspectateur a davantage assisté à une déclaration d’amour aux forces de police qu’à un « décryptage » (selon la présentation de « C dans l’air » par France 5) de l’état d’urgence. Un mois plus tard, le 18 mai, Yves Calvi et « C dans l’air » récidivent lors d’une édition portant sur les violences lors des manifestations contre la Loi Travail : là encore, les propos sont centrés sur les forces de l’ordre, dont le point de vue est le seul audible sur le plateau.
Analyse de ces deux émissions (parmi bien d’autres) dont le parti pris, dans le choix des invités, des sujets, des personnes interviewées, et même des… questions SMS, n’a d’égal que les propos d’Yves Calvi lui-même, qui pourrait sans doute se porter candidat au poste de porte-parole du ministère de l’Intérieur.