jeudi 13 mars 2014

Une leçon de féminisme sexiste, par Jean-Luc Mélenchon

Soyons précis. 

Le 12 mars, Jean-Luc Mélenchon publie sur son blog un article relatif au vote, au Parlement européen, d'un texte portant sur « l'égalité hommes-femmes », qui a été rejeté, à une courte majorité, par les députés. 

Jean-Luc Mélenchon s'insurge contre ce vote négatif et pointe les responsabilités de certains élus français, notamment José Bové, qui se seraient abstenus au motif que ce texte se prononce pour une reconnaissance de la prostitution comme « une forme de violence à l'encontre des femmes et à ne pas la considérer comme un travail, même lorsqu'elle est "volontaire" ». 

Bové, Cohn-Bendit et quelques autres auraient refusé de voter ce texte car ils seraient, selon Jean-Luc Mélenchon, des « dogmatiques de la reconnaissance du "travail sexuel" », autrement dit des personnes refusant de considérer la prostitution « en bloc », comme pure exploitation, et militant pour la reconnaissance d'un statut pour les prostitué-e-s. 

Et Jean-Luc Mélenchon de s'en prendre à une autre élue, Françoise Castex, qui a récemment quitté le  Parti Socialiste pour rejoindre le parti Nouvelle Donne, fondé par Pierre Larrouturou : 


Un problème ? À première vue, non.

Mais soyons précis, donc, sans prétendre entrer dans le débat sur la reconnaissance du « travail sexuel »

Car la capture d'écran ci-dessus est celle d'une version modifiée du texte de Jean-Luc Mélenchon. La version originale, qui a été visible pendant quelques heures et qui est toujours accessible grâce à Google cache, était un peu différente : 



« Pimpante », donc. 

En amoureux des lettres, Jean-Luc Mélenchon ne peut ignorer le sens de ce mot. On s'en tiendra ici à la définition du Larousse en ligne : 



Si Françoise Castex s'était appelée François Castex, Jean-Luc Mélenchon aurait-il ressenti le besoin de la/le qualifier de « pimpant » ? La réponse est dans la question. 

Pourquoi Jean-Luc Mélenchon a-t-il ressenti le besoin de qualifier la députée Françoise Castex de « pimpante » ? La réponse est dans la tête de Jean-Luc Mélenchon.

En résumé, et même si l'outrance a finalement été retirée du billet de blog (faute avouée), pour les leçons de féminisme, Jean-Luc, tu repasseras. 

jeudi 6 mars 2014

JO de Sotchi : et la médaille d’or des commentaires sexistes est attribuée à...

« Nous, femmes journalistes, ne supportons plus les clichés sexistes qui s’étalent sur les Unes. Pourquoi réduire encore si souvent les femmes à des objets sexuels, des ménagères ou des hystériques ? Par ces déséquilibres, les médias participent à la diffusion de stéréotypes sexistes ». 

Cet extrait du manifeste du collectif de femmes journalistes « Prenons la une », publié dans Libération le 3 mars, rappelle à tout un chacun cette évidence malheureusement trop souvent ignorée : les clichés concernant les femmes repris et véhiculés par les médias sont nombreux, et ils participent du maintien et de la diffusion d’une idéologie d’un autre âge. 

Un exemple nous en a été donné récemment durant la diffusion des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi, avec un florilège de commentaires de journalistes, hommes, dont le caractère grossièrement sexiste n’a pas échappé aux téléspectateurs (-trices), à plusieurs journalistes et à divers mouvements féministes, à un point tel que le CSA s’est saisi de l’affaire.