vendredi 7 juin 2013

Ils ont tué l'un des nôtres. Lettre à Clément Méric

Clément,


Lorsque j’ai appris, hier soir, la nouvelle, j’ai cru tout d’abord que je te connaissais. Ce n’était pas le cas. Je t’ai pris pour un autre.

Mais plus j’y réfléchis, et plus je me dis que oui, je te connaissais. Même si nous ne nous sommes jamais rencontrés. Même si, jusqu’à hier soir, j’ignorais ton existence. Oui, je te connais. Tu es mon camarade. Tu es notre camarade.

Et ils t’ont tué. Ils ont tué l’un des nôtres.

À la télé, en ce moment, ils parlent d’« altercation ». De « rixe ». De « face-à-face entre extrême-droite et extrême-gauche ». À vomir.

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