Bernard-Henri Lévy, alias BHL, alias Bernard, alias le philosophe en chemise blanche, était invité le 27 septembre dernier au Parlement européen pour participer à une conférence intitulée “L’avenir des communautés juives en Europe”.
Une intervention d’une
quinzaine de minutes, passée relativement inaperçue, au cours de laquelle le
libérateur de la Libye a tenté de donner un aperçu de la situation des Juifs en
Europe et des “nouveaux visages” de l’antisémitisme.
Et comme de bien entendu,
BHL n’a pu s’empêcher de reprendre à son compte l’antienne selon laquelle “l’antisionisme
est la forme nouvelle de l’antisémitisme”, amalgamant sans aucun scrupule
l’extrême-droite la plus abjecte et le mouvement de solidarité avec les
Palestiniens.
Le mouvement BDS (Boycott,
désinvestissement et sanctions) a fait les frais de ces amalgames, au cours
d’une grandiloquente envolée dont BHL a le secret :
“Je suis le premier à me
mobiliser sans le moindre quartier contre le mouvement BDS dont je pense que
c’est un mouvement fasciste, né au moment du fascisme, organisé à partir
d’anciens nazis recyclés dans certains pays arabes en 1946-47.”
Oui, vous avez bien lu : “un
mouvement fasciste, né au moment du fascisme, organisé à partir d’anciens
nazis”.
J’exagère ? Non :
En 2013, BHL publiait un
livre intitulé Les Aventures de la vérité. De toute évidence, la
vérité historique ne semble guère intéresser l’aventurier BHL.
Pour mémoire :
1) Le mouvement BDS est
“né” d’un appel signé par plus de 170 organisations de la société civile
palestinienne le 9 juillet 2005, un an après l’avis de la Cour internationale
de justice exigeant d’Israël qu’il détruise le mur construit en Cisjordanie. Soit
60 ans après la chute du nazisme.
2) La liste des membres de
l’instance dirigeante de BDS, le Boycott National Committee (BNC), est
publique, et il ne figure en son sein aucun “ancien nazi”.
3) “Au moment du
fascisme”, l’État d’Israël n’existait pas, et il aurait donc été malaisé
d’appeler à le boycotter.
4) Le mouvement BDS n’a
jamais tué personne. Contrairement au fascisme. Et à l’État d’Israël.
Il est de notoriété
publique que BHL est un énergumène malfaisant, et d’aucuns pensent que relever ses
outrances est une perte de temps.
Mais BHL continue d’être un
invité récurrent des plateaux de télévision et des antennes de radio, où l’on
s’acharne à le présenter comme un “intellectuel”, un “philosophe”, un
“penseur”.
Si les “grands médias” veulent
réellement, comme ils le proclament, reconquérir une once de crédibilité, il
est plus que temps que cette mauvaise plaisanterie cesse.
PS : Pour mémoire (bis), selon
l’article 29 de la loi sur la Liberté de la Presse du 29 juillet 1881, “toute
allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la
considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une
diffamation” et peut être punie d’une amende de 12.000 euros.