dimanche 26 octobre 2014
jeudi 23 octobre 2014
Palestine: "Les accords d’Oslo sont responsables de l’échec des accords d’Oslo"
Interview au Courrier de l'Atlas (23 octobre 2014)
Le 13 septembre 1993, les représentants de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et le gouvernement israélien signe, sur la pelouse de la Maison Blanche, à Washington, une « Déclaration de principes », plus connue sous le nom d’accords d’Oslo, qui en cinq ans, aurait du aboutir à la création d’un Etat palestinien viable et indépendant. Plus de 20 ans plus tard, il n’y a pas d’Etat palestinien. Pire, la dominationisraélienne sur les territoires occupés n’a jamais été aussi forte, la colonisation se poursuit à vitesse grand V et les Palestiniens continuent d’être mis en prison. Et on en oublierait presque la situation à Gaza…. Avec son nouveau livre, La Palestine d’Oslo, Julien Salingue, nous livre les clés essentielles pour mieux comprendre les raisons d’un tel échec. A lire absolument (Le Courrier de l'Atlas).
LCDL : Que vous inspirent les accords d'Oslo ?
Julien Salingue : Deux décennies après leur signature, il est difficile de porter un jugement positif sur les accords d’Oslo. Alors qu’ils ont été présentés, en 1993-1994, comme une étape décisive dans le règlement du conflit entre Israël et les Palestiniens, qui devait déboucher rapidement sur la coexistence de deux États, force est de constater qu’il n’en est rien aujourd’hui. L’emprise israélienne sur les territoires occupés n’a jamais été aussi forte, la colonisation se poursuit à une vitesse inégalée par le passé, la répression contre les Palestiniens, à l’image de ce qui s’est passé cet été à Gaza, est d’une violence inouïe, et rien ne semble indiquer que ces tendances pourraient être inversées. Loin d’avoir été une solution pour la satisfaction des droits nationaux des Palestiniens, les accords d’Oslo ont en réalité contribué à diluer la question palestinienne en transformant une lutte de libération nationale en construction d’un pseudo-appareil d’État, l’Autorité Palestinienne (AP), intégré au dispositif de l’occupation et ne permettant donc pas de lutter contre cette dernière.
Êtes-vous surpris par l'échec des accords d'Oslo ?
mercredi 22 octobre 2014
Mort du patron de Total : hagiographies médiatiques
Christophe de Margerie, le patron du groupe Total, est décédé dans un accident d’avion dans la nuit du lundi 20 octobre. Quelques heures plus tard, l’ensemble des grands médias faisaient leur « une » sur cet événement, et le moins que l’on puisse dire est que le traitement de la mort de Margerie est révélateur de bien des travers et biais médiatiques. Faute de temps, nous nous sommes intéressés aux trois principaux Journaux télévisés de la mi-journée : ceux de TF1, France 2 et France 3. Disons-le immédiatement : le soir, ce fut encore pire.
Les trois grandes chaines ont consacré l’ouverture et une large part de leur JT de 13 h au décès du patron de Total : 10’20 (sur 41’16) pour TF1 ; 9’50 (sur 44’40) pour France 2 ; 9’20 (sur 26’28) pour France 3. Une durée à la mesure de l’événement ? Encore aurait-il fallu que la déploration ne l’emporte pas sur l’information. Or les trois JT, qu’il s’agisse du contenu des reportages, du ton employé ou… des notables « absences », ont présenté de consternantes similitudes que ne peut justifier le respect dû à la mort d’un homme et à la douleur de sa famille et de ses proches. Quant à l’accumulation des témoignages émus et des hommages, elle peut certes constituer une part de l’information, mais à condition de ne pas se substituer totalement à elle.
jeudi 16 octobre 2014
Leçons de Gaza
Crédits : EPA |
La récente agression contre la bande de Gaza a une nouvelle fois démontré la folie destructrice et meurtrière dont est capable de faire preuve l’État d’Israël lorsqu’il s’agit d’écraser le peuple palestinien, ses organisations et ses aspirations nationales. Près de 2.200 morts, plus de 11.000 blessés, des dizaines de milliers de bâtiments partiellement ou totalement détruits, plus de 500.000 déplacés (soit 30% de la population)… Des chiffres qui donnent le tournis, a fortiori si l’on pense à l’exiguïté de la petite bande côtière, une nouvelle fois victime d’une « offensive » qui n’est rien de moins qu’un massacre. Un cessez-le-feu a finalement été obtenu à la fin du mois d’août, dont les termes et les conditions indiquent que s’il est inapproprié de parler de « victoire » des Palestiniens, nous avons assisté à une défaite politique et militaire de l’État d’Israël.
lundi 13 octobre 2014
Mon nouveau livre : La Palestine d'Oslo
La Palestine d’Oslo
Anatomie de l’échec du processus de construction étatique palestinien
(Introduction et table des matières)
La Palestine d'Oslo, Bibliothèque de l'Iremmo, L'Harmattan, octobre 2014. 150 p, 12 €.
À commander chez votre libraire préféré, ou chez mon libraire préféré.
Le 13 septembre 1993, la poignée de mains entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin, sur la pelouse de la Maison Blanche, suscitait l’enthousiasme international : le conflit entre Israël et les Palestiniens allait enfin être résolu et, dans un délai de quelques années, un accord de paix définitif serait trouvé, qui déboucherait sur la coexistence pacifique entre deux États. 21 ans plus tard, la perspective d’une paix négociée entre Israël et les Palestiniens n’a probablement jamais été aussi éloignée : l’emprise israélienne sur les territoires palestiniens a atteint des niveaux sans précédent, par la colonisation civile, la présence militaire et la construction du mur, les « zones autonomes » palestiniennes représentent moins de 20% de la Cisjordanie, la bande de Gaza est toujours victime d’un blocus destructeur et l’énième « cycle de négociations » s’est soldé par un échec.
La nouvelle offensive conduite par l’État d’Israël à l’été 2014 contre la bande de Gaza, qui a fait plus de 2.000 morts et 10.000 blessés, et qui a entrainé une destruction sans précédent des maigres infrastructures de l’enclave palestinienne, a confirmé non seulement l’éloignement de la perspective d’une paix durable, mais aussi la disproportion des forces en présence. Malgré la signature d’une « trêve », dont la fragilité n’a d’égal que l’imprécision quant aux questions essentielles (levée du blocus, liberté de circulation pour les Gazaouis, etc.), chacun sait que de nouvelles confrontations sont à prévoir, car les problématiques fondamentales, à savoir la poursuite de l’occupation et de la colonisation et, partant, la non-satisfaction des droits nationaux des Palestiniens, demeurent. Le « processus de paix » a fait long feu et nombre d’acteurs institutionnels, qu’ils soient locaux, régionaux ou internationaux, posent désormais de plus en plus ouvertement la question d’un dépassement dudit processus, dont il est dès lors indispensable de tirer un bilan critique.
vendredi 10 octobre 2014
Bruno Roger-Petit traque les « fachos » : polémiste ou faussaire ?
Bruno Roger-Petit, « chroniqueur politique » pour « Le Plus » du Nouvel Observateur, et intervenant régulier sur i>Télé et Europe 1, n’aime pas les « fachos ». Et il le fait régulièrement savoir dans ses chroniques. C’est ainsi que le 3 octobre 2014, au lendemain de la diffusion de l’émission « Des paroles et des actes » (DPDA) sur France 2, il a publié un billet intitulé « Juppé sur France 2 : quand Pujadas transforme DPDA en centre d’accueil pour les fachos ». Qui sont, ici, « les fachos » ? Marion Maréchal-Le Pen, du Front National, Julie Graziani, de la « Manif pour Tous » et… Sihame Assbague, du collectif « Stop le contrôle au faciès ». Que Bruno Roger-Petit considère que le FN et la Manif pour Tous appartiennent à l’extrême-droite ou à la droite extrême, et que ses représentants méritent dès lors d’être qualifiés de « fachos », pourquoi pas. Mais qu’il leur amalgame une militante associative, porte-parole d’un collectif dénonçant le racisme et les violences policières, est un tout autre problème...